jeudi 16 décembre 2010


"Dieu Tout"...
Vivre de De Dieu et en Dieu...
Comme déjà dans l'Eternité...
Tout voir d'en haut...
Comme Dieu voit tout...
Le feu de l'Amour ne me consume plus...
Je suis devenue moi-même le feu...
Demeurer, en Dieu, petit brûlot d'Amour..."

Consummata
écrit en 1912
décédée à 29 ans

Mon arbre est heureux

lundi 13 décembre 2010

Lucidité

"Flaubert est lucide, Camus l'est aussi.
Les êtres humains qui ne savent plus s'émouvoir
leur font peur,
le théologien qui a une réponse pour tout fait peur,
toutes les façons que l'on a d'oublier la douleur humaine aussi.
Avoir conscience que des êtres humains souffrent
au moment où nous parlons
n'a jamais empêché de s'émerveiller devant la beauté du monde,
au contraire.
Camus en est la preuve : s'il trouve le monde beau,
vertigineusement beau
il le trouve aussi absurde, révoltant,
du fait de la souffrance qui y règne.
Et les deux vont ensemble;
Le monde ne serait pas si révoltant
s'il n'était pas si beau.
Il faut maintenir la tension
entre le sens de la révolte
et celui de la beauté
sans chercher à réduire l'un à l'autre.

C'est ce qui fait que l'on est vivant."
Bertrand Vergely
Retour à l'émerveillement
Albin Michel

vendredi 10 décembre 2010

Justesse de Flaubert avec Bertrand Vergely

" Dans Bouvard et pécuchet, Flaubert décèle le drame du monde moderne :
la culture et le progrès sont en train de tuer la pensée. Tout n'est pas intéressant, il faut avoir le courage de le dire. C'est ainsi que l'on se met à penser, c'est ainsi que l'on se met à aimer.
Les deux choses vont de pair : on aime quand on est capable de ne pas tout aimer; on pense quand on est capable de ne pas tout rationaliser. La modernité qui veut tout envisager comme un "phénomène culturel", en voyant là un progrès démocratique allant dans le sens de la tolérance, abêtit les esprits. Elle tue la pensée. qui aime tout n'aime rien. Qui trouve tout intéressant se désintéresse de tout. Qui met tout au même niveau n'a aucune considération pour les grandes choses et en a trop pour la médiocrité. Lucidité implacable de Nietzsche : la pensée est affaire de hiérarchie et non d'égalité des opinions et des idées. Il faut oser créer des hiérarchies de valeurs.
Quand Flaubert écrit "Bouvard et Pécuchet", l'année de sa mort en 1880, Auguste Comte est décédé depuis longtemps, mais le positivisme dont il est le père n'est pas mort. Au contraire, il est devenu l'idéologie officielle de la IIIè République. On croit dans la science, dans la technique, dans le progrès, dans la culture et dans l'Etat, en un mot, dans tout ce en quoi nous croyons encore aujourd'hui.
Et c'est là que réside le problème.
Le positivisme qui se propose de mettre fin au mythe est un mythe.
On y croit comme on a cru aux superstitions religieuses. On pense que la culture et la science vont changer le monde. Cette illusion s'explique.
Il est satisfaisant de penser que l'on est le premier à penser quelque chose et que, de ce fait, tout ce qui existait auparavant est enterré. C'est ce que l'on trouve chez Auguste Comte et ce qui est remarquable chez Bouvard et Pécuchet. Auguste Comte est persuadé d'en avoir fini avec le mythe grâce à la science, il n'aperçoit pas qu'il est en train d'installer un nouveau mythe. Bouvard et Pécuchet sont persuadés de participer à la nouveauté, ils ne se rendent pas compte qu'ils font preuve de l'attitude la plus primitive qui soit. On est toujours bête quand on se croit plus intelligent que les autres."
Bertrand Vergely
Retour à l'émerveillement
Albin Michel

jeudi 9 décembre 2010

" Les mots", avec Alain Santacreu

"Les mots n'existent que par les interprétations
qu'on leur donne
aussi ne faudrait-il les interpréter
qu'à partir de l'intelligence du coeur.
Lire, c'est susciter dans son coeur
la gratuité de l'éclair, se fondre
ainsi qu'un
"éclair dans l'éclair",
pour reprendre une sublime expression
d'Angélus Silésius
Alain Santacreu
"Au coeur de la Talvéra"
Arma Artis