dimanche 31 octobre 2010


"Ils verront

comme un feu,

Celui

qu'ils n'ont pas reconnu

comme Lumière."

Grégoire Le Théologien

DE LA LUMIÈRE

"Il n'y a aucun doute que lorsque l'esprit
commence à éprouver fréquemment l'action
de la Lumière divine,
il devient tout entier transparent
et voit l'abondance de sa propre lumière;
car il devient tout entier cette Lumière."

Chez Grégoire Palamas
14è s.

De la Lumière


"Nous tous qui, le visage découvert,
contemplons comme dans un miroir
la gloire du Seigneur,
c'est à dire sa lumière spirituelle,
nous sommes transfigurés,
en la même image
de gloire en gloire,
c'est à dire par le surcroît de lumière
qui est en nous et qui,
sous l'effet de la lumière divine,
devient toujours de plus en plus distinct."
st Paul, II Cor. III, 18

lundi 25 octobre 2010

La poésie Christian Bobin


"La poésie est parole aimante, parole émerveillante, parole enveloppée sur elle-même, pétales d'une voix tout autour d'un silence.
Toujours en danger de n'être pas entendue. Toujours au bord du ridicule, comme sont toutes les paroles d'amour.

...La poésie, on ne l'écrit pas avec des mots.
La matière première d'un poème,
son or pur,
son noyau d'ombre,
ce n'est pas la langage mais la vie.
On écrit d'abord avec sa vie,
ce n'est qu'ensuite qu'on en vient aux mots;
ceux pour qui les mots sont premiers, ce sont les hommes de lettres,
ceux pour qui la vie est première bénie, ce sont les poètes.
Ils ne se soucient pas de faire joli;
Ils s'inquiètent d'abord de vivre,
seulement de vivre.
Se faire silencieux,
se rendre attentif, vivre, aimer, écrire- ce sont des actes qui n'en font qu'un seul.

...La poésie est une parole aimante :
elle rassemble celui qui la prononce,
elle le recueille dans la nudité de quelques mots.
'Ces mots - et avec eux le mystère d'une présence humaine -
sont offert à celui qui les entend, qui les reçoit.

La poésie, dans ce sens, c'est la communication absolue
d'une personne à une autre :
un partage sans reste,
un échange sans perte.

On ne peut pas mentir en poésie
On ne peut dire que le vrai et seulement le vrai.
Si on ment on sort de la poésie..."

"La merveille et l'obscur"
Parole d'Aube

lundi 18 octobre 2010

Lao-Tzeu


Qui veut prendre le monde afin de s'en servir
Il va droit à l'échec.

Vaisseau sacré, le monde
Ne souffre qu'on s'en serve
Ne souffre qu'on le prenne
Qui s'en sert le détruit
qui s'en saisit le perd

Les uns ouvrent la marche et les autres les suivent
Les uns soufflent léger les autres soufflent fort
Les uns sont vigoureux les autres sont débiles
Les uns restent debout les autres sont à terre

Quand au Sage il évite
Tout excès tout extrême et toute extravagance.



"On ne peut rien ajouter à la joie :
d'emblée, dès qu'elle surgit,
elle est pleine,
entière,
elle resplendit.
mais chacun s'emploie à augmenter son bonheur."

J. Kelen, "Un chemin d'ambroisie"
La table ronde.

A propos de la peur...


" L'angoisse empoisonne tout, provoque une véritable névrose spirituelle. le désir de l'homme - au sens où l'Apocalypse parle, d'une manière entièrement positive, de l' "homme de désir" - est investi et inverti dans une consommation névrotique.
La médecine psychosomatique connaît la boulimie des angoissés.
Toute notre civilisation est atteinte, boulimie de nourriture, d'impressions, d'images, de sons, voire de délectations culturelles...

On peut aussi tromper l'angoisse par l'attente, lyrique ou violente, d'une société parfaite...

Et ce sont les grandes peurs et les grandes haines abstraites de la politique.

L'érotisme, les drogues, un certain usage de la musique ou de la vitesse, des techniques d'extase déracinées de leur milieu d'origine : on voudrait donner à la vie une intensité telle qu'il n'y aurait plus d'ombre, plus de mort.
Rien ne laisse plus seul, d'une solitude glacée, qu'un paroxysme.
Reste le jeu avec le suicide : revers peut-être d'un appel au secours _ ou le désir d'assassiner la société; non seulement parce que, depuis Rousseau, depuis Marx surtout, on attribue à la société la responsabilité de tout mal, mais parce qu'on découvre soudain, masques arrachés, que cette civilisation du bonheur est en réalité une civilisation de la mort."
Olivier Clément

Je ne veux pas être négative en reprenant ces vives dénonciations d'une société qui sera mortifère tant qu'elle restera prostrée sur ce fantasme du monde de bonheur, essayant
de prolonger dans la durée des moments de plaisir qui éclatent comme des bulles d'illusion, car on juste oublié la puissance de l'instant, du kaïros, celui de l'éternité, face à notre monde-matière périssable. Quand on aura réintroduit la seule certitude qu'on ait en naissant à savoir celle de la mort, alors, notre pleine précarité de notre vie, saura préserver l'essentiel des instants à vivre, et pourra distinguer la nuance entre plaisir à consommer ou joie d'être, d'être pour rien...

lundi 11 octobre 2010

Serions nous bourgeois ?


Quand il n'y a plus d'éternité, l'histoire échoue.
Plus de poète, le monde se clôt.
Plus d'esprit, la chair meurt avant de mourir, parce qu'elle a perdu son visage.

Voici les paroles écrites en 1947, par mon cher Nicholas Berdiaeff, ce prophète
de nos temps, totalement oublié :

"L'histoire a échoué.
Il n'y a pas de progrès et l'avenir ne sera pas meilleur
que le passé.
Pourtant il y eut plus de beauté jadis.
Après sa période de floraison,
le niveau qualitatif de la culture est en baisse.
La volonté de sainteté et de génie
s'éteint par la soif de domination,
le désir d'une existence confortable prennent le dessus.
Les plus hautes ascensions spirituelles appartiennent aux époques révolues.
Le temps de la décadence spirituelle correspond
au triomphe du bourgeois.
Les figures du chevalier et du moine, de philosophe et de poète,
sont remplacées par celle du "bourgeois"
assoiffé de domination universelle,
conquérant, organisateur et businessman.
Le centre de la vie se déplace.
L'ordre organique et hiérarchique étant transgressé,
le centre vital est transféré à la périphérie.
Telle est l'époque de la civilisation mécanique,
industrielle et capitaliste d'Europe et d'Amérique.



Eté

Amour

dimanche 10 octobre 2010

L'âme du monde


"L'âme du monde
ne se conceptualise pas.
Elle affleure,
elle transparaît,
dansante
comme à travers le feuillage bruissant,
comme l'épiphanie de la lumière sur l'eau,
vérité insaisissable et lustrale,
réfractée et diffractée,
en splendeur,
là où adviennent les Anges et les dieux,
ces réalités à la fois
intérieures et extérieures."
Luc Olivier d'Algange


Lorsque l'intelligence
cesse
d'être amoureuse,
elle
se détruit elle-même.
Luc Olivier D'Algange

La vie est si
infiniment,
tendrement,
doucement
tragique

Même la joie y est douloureuse



Quête alchimique avec Luc-Olivier d'Algange dans " Etincelles d'or."


L'Esprit-Saint est la saisie directe de la Beauté.
Dostoïevski.

Regarder par l'oeil de la Colombe

Grégoire de Nysse

Il faut oublier les images pour entendre
les secrets des mots
et oublier les mots
pour entrer
dans les royaumes impondérables de l'image.


Le "Secret de nature"
dont parlent les traités (d'alchimie)
est d'abord une luminologie
par delà
l'image et le mot
est la lumière
qui fait apparaître.

la quête est celle de retrouver
l'éclat éblouissant
dans les ténèbres
de la substance

"Les saints priaient
pour que la contemplation
de la Beauté divine
s'étende sur l'éternité."
Saint Basile

"Le Beau est une
finalité sans fin."

Kant

Gaston Bachelard



Bien respirer un beau poème,
c'est boire l'or astral des alchimiste,
c'est retrouver la respiration
cosmique de la vie et de l'âme,
inspiration,
expiration.

Assurance


Me voici rassurée
non par les mots
mais par la nuit
infiniment étalée

en brûlantes enluminures
en tâches incendiaires
au-dedans
de son puits de noirceur

quel seul bonheur
d'être enfin perdue
en cette dilatation
d'un coeur serré
sur l'immensité.


Lao - Tzeu


Connais le masculin
adhère au féminin
fais-toi Ravin du monde
Etre Ravin du monde
C'est faire corps avec la Vertu de la Voie
C'est rejoindre l'enfance

Connais le blanc
Adhère au noir
Fais-toi Norme du monde
Etre Norme du monde
C'est cheminer avec la Vertu de la Voie
C'est rejoindre le sans-Limites

Connais la gloire
Adhère à la disgrâce
Fais-toi Vallée du monde
Etre Vallée du monde
C'est avoir à plein bords la Vertu de la Voie
C'est rejoindre le Simple

Le bloc du Simple primordial
Est détaillé en ustensiles
Mais le Sage c'est le bloc vierge
Qu'il adopte pour son ministre

Car le maître de l'Art n'a garde de tailler






Quand on ouvre la fenêtre...