jeudi 23 septembre 2010

Liberté ? Avec Nicholas Berdieaff !








" L'homme crée Dieu à son image et à sa ressemblance, en lui attribuant ce qu'il a non seulement de meilleur, mais aussi de pire.
Les idées que l'homme se fait de Dieu reflètent en effet les rapports sociaux des hommes, les rapports entre l'esclavage et la domination dont est issue l'histoire de l'humanité.

Dieu n'est pas un maître et il ne domine pas, il ne possède aucune puissance, aucune volonté de puissance.

Dieu est liberté. Il est libérateur.

Nous sommes là en présence d'un mystère qui échappe à toute analogie tirée de la nécessité, de la causalité, de la domination : de la causalité des phénomènes de la nature, de la nomination en tant que phénomène social.
La seule analogie possible est celle tirée de la vie libre de l'esprit. Dieu n'est pas la cause du monde, il n'agit pas sur l'âme humaine comme une nécessité; il ne juge pas et ne prononce pas de sentence à l'instar de ce qui se passe dans la vie sociale des hommes.

Aucune des catégories cosmographiques et sociomorphiques n'est applicable à Dieu;

Dieu est un Mystère, mais un Mystère vers lequel l'homme transcende et avec lequel il communie. C'est la fausse et servile conception de Dieu, la conception servile cataphatique qui a été le dernier abri de l'esclavage humain, sa dernière ressource.
Ce n'est pas Dieu qui a fait de l'homme un esclave, car Dieu est un libérateur, mais c'est la théologie, la séduction théologique. L'idôlatrie est possible même à l'égard de Dieu, et les rapports sociaux, à base de servilité, qui existent entre les hommes ont servi d'exemple à l'établissement de rapports entre les hommes et Dieu. "

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